Édito du n°19
Après « Imposture » et « Le Grand Secret »,
il nous fallait convoquer le maître ès trahison pour un
thème lourd à porter. Nous avons donc saisi notre croix,
nous sommes recueillis un long moment autour de verres de vin et autres
sangs houblonneux du Christ, avant de nous emparer de celui qui mourut
après avoir livré l’Autre qui commença la
carrière que l’on sait du haut de sa croix, quelle ascension,
mon Dieu ! : « car je vous assure qu’il faut encore qu’on
voie accompli en moi ce qui est écrit : Il a été mis
au rang des scélérats. » (Mathieu XXII, 37). Car,
c’est une évidence, sans Judas, pas de Martyr, pas de Christ
Fils de Dieu, pas de Jean-Paul II… mais autre chose aurait eu lieu. Quand le grec ancien est délaissé au profit de l’argot
des bikers et des flics ripoux, que fait et que devient Judas ? (Gildas
et les Hell’s Angels, de Laurent Roux). Et si Judas était
un mythe inventé par un journaliste sans scrupule, quelle serait
la face de nos campagnes ? (Rurales destinées, de Caroline Gleyze).
Et si Jésus avait été le salopard, dans l’histoire,
que serait devenu son frère ? (Le Frère, de Philippe Lobgeois). Enfin, de trahison, il est plus que question dans l’œuvre d’Antoine Volodine qui publie un nouveau roman aux Éditions du Seuil, Dondog, dont il nous parle dans un entretien messianique.
La Rédaction |